L'action de pêche

 

courantEn règle générale, l'alose ne pourra être prise que sur les postes où elle s'arrête. Ces postes sont l'aval des seuils, des barrages ou les zones de frayère. Elle est peu discrète et sa présence est vite repérée. Elle se tient dans les veines de courants principaux face à la sortie. Elle restera à lutter à contre courant pendant des périodes plus ou moins longues (de 1 à 3 jours). A un signal mystérieux, toutes les aloses présentes sur la zone tenteront ensemble de passer l'obstacle.
L'action de pêche ressemble à la pêche du saumon. Elle consiste à placer le leurre dans le courant (¾ aval) et à le faire passer par une maîtrise de la dérive sur le banc de poissons. La position du pêcheur par rapport à celles des poissons  visés, oblige souvent à poser en travers de plusieurs courants plus ou moins rapides. Des "mending" répétés seront nécessaires pour permettre une dérive naturelle de la mouche. Il conviendra de changer fréquemment de position, d'angle de tir, de longueurs, de lestage (avec les pointes plongeantes ou des petits plombs rajoutés devant la mouche) et, le cas échéant, de modèle de mouche. L'alose mord près de la surface. Si la soie est bien en ligne au moment de la prise du poisson, la touche est franche. Sinon, elle reste discrète et peut même passer inaperçu. Elle peut se réduire à un simple arrêt de la dérive. Au moindre doute, lever fermement la canne, mais sans brutalité et là …

combat avec une alose

C'est parti pour un quart d'heure de combat incertain. Le backing va sortir, vous pourrez vérifier avec anxiété la solidité des connections et admirer le galbe de votre canne. Le poisson aura envie de traverser la rivière et rien ne pourra l'en dissuader, remonter le rapide, longer le barrage pour redescendre comme une bombe vers l'aval, loin loin … Il viendra un moment, puis repartira pour le même périple. Une alose ne se rend pas. Elle se battra jusqu'au bout avec la même détermination.
 Pour une remise à l'eau dans de bonnes conditions, la conjugaison d'une canne puissante, d'un bas de ligne résistant et d'une grande épuisette si l'échouage n'est pas possible, permettra d'abréger la lutte, avant la limite d'épuisement fatale. Un décrochage sans mise au sec rajoutera une chance de survie supplémentaire. Si par accident, une ou deux aloses terminent sur votre table durant la courte saison de pêche, quelques recettes régionales vous permettront de faire apprécier à vos convives son goût raffiné. Mais ce sera le nombre des poissons relâchés vers leur danse nuptiale qui vous apporteront encore plus de plaisir et aussi les meilleurs souvenirs de ces parties de pêches inoubliables.