L'action de pêche

Le lancer

Lancer1Lancer2La propulsion d'un gros leurre à carnassier manquant d'aérodynamisme, nécessite de solide base de lanceur. Mais le passage d'une canne légère à un fouet puissant équipée d'une soie lourde peut toutefois poser des problèmes de sécurité pour le pécheur et son entourage. Il faut donc un peu réadapter sa technique. Une bonne maîtrise de la double traction, est indispensable pour limiter au maximum les faux lancers. Le lancer devra éloigner le leurre au maximum du lanceur. Une des règles de base consiste à ne jamais pêcher avec des vents de travers rabattant le leurre vers soi. A terre Il convient d'éviter les positions en équilibre instable (pêche d'un rocher ou sur un tronc par exemple). En étang, un chemin piéton faisant fréquemment le tour, il est indispensable de s'assurer que personne ne viendra rencontrer la trajectoire du leurre avant toutes mise en action. En bateau un maximum de deux pêcheurs est aussi une règle de sécurité à ne pas transgresser. Les actions de pêche doivent être opposés. Il faut aussi être attentif au coéquipier avant toute mise en action. En cas de vent fort un des deux pêcheurs devra s'abstenir de lancer.

 

Lancer3Lancer4En règle générale le lancer sera droit et haut vers l'arrière. Le bras tendu dans l'axe de la canne est légèrement décalé. La soie doit charger la canne. Avec les plus gros leurres le choc du streamer en bout de course, est perceptible et donne la cadence.

La rotation se fait au niveau de l'épaule.

Les poussées et les tractions avant et arrière doivent être amples et sèches.

Le poser, toujours bras tendu, peut être plaqué. La discrétion du poser n'étant pas de rigueur ,le ricohé du leurre peut souvent déclencher une attaque réflexe. Il est aussi utile, pour pouvoir glisser sous la branche d'un arbre. Pour x raisons, en cas de perte de contrôle en phase de lancer, il est préférable de laisser filer. Sur un lancer raté, il est pratiquement impossible, voir dangereux, de tenter de reprendre la main avec un gros leurre. A courte distance le lancer horizontal ou le revers sont possibles. A plus longue distance quand un lancer de revers est indispensable (ce serait le cas par exemple dans une pêche en barque en duo où les deux lanceurs voudraient prospecter la même zone). Il est possible de pratiquer un lancer droit très haut avec poser sur l'arrière. Le rouler par contre est quasiment impossible à faire avec un gros leurre à brochet. Les zones profondes, encombrées et sans recul, sont donc difficiles à prospecter de la rive.

 

Le choix et le travail de la mouche

BrochetLes leurres à brochet, comme pour tout autre carnassier, sont sensés représenter des proies potentielles. En chasse, le brochet attaque tout ce qui entre sur son territoire. Le choix de leurres est infini. Des théories telles que, temps et eaux claires leurres clairs et temps sombre eaux troubles, leurres sombres, peuvent fonctionner si le pêcheur en est convaincu. Comme dans toute pêche aux leurres l'efficacité est nettement accrue, lorsque le pêcheur est confiant. Pour intéresser de beaux sujets quelques règles de base sont à respecter. Ces règles seront développées dans le chapitre " les Leurres " Pour stimuler les organes sensoriels du brochet et brasser un maximum d'eau, le leurre doit manquer d'hydrodynamisme et être très mobile. Par exemple les compositions de Bucktail en tête et poils de lapin en corps, sont de très bonnes mouches. Le choix des couleurs parait secondaire, mais des couleurs très contrastées avec l'environnement semblent souvent faire la différence. Les dominantes noires ou le blanc donnent régulièrement de bons résultats. La grosseur du leurre doit être en rapport avec le poisson rechercher. Comme pour toutes les autres techniques de pêche, un beau brochet ne se déplacera que pour une proie de taille convenable. Toutes les couches de l'eau peuvent être pêchées donc tous les types de streamers peuvent être utilisés.

 

Les mouches à têtes flottantes type Popper ou autres, équipées d'anti-herbes permettront par exemple de prospecter les zones de nénuphars avec une soie flottante et un bas de ligne d'un mètre de long en 45 ou 50/100. La technique consiste alors faire monter et redescendre la mouche des feuilles de nénuphars en faisant quelques éclats d'eau entre chaque feuille.

L'attaque a lieu dans la plupart des cas, à la verticale de la mouche. Elle est d'une extrême brutalité, et l'on voit la paisible bouée végétale quasiment explosée. Le poisson une fois piqué ne se rendra qu'après avoir faucardé plusieurs mètres carrés de végétation. Les streamers classiques équipés ou non d'anti-herbes, serviront à quadriller les zones d'eau plus libre. Sur les hauts fonds des queues d'étang où la végétation est importante, les leurres ne seront pas ou peu lestés.

Une soie flottante et un bas de ligne d'un mètre cinquante permettront de faire face à la situation. L'action de pêche consiste à faire évoluer le leurre près de la surface par des tirées vives et des relâchers plus ou moins réguliers. C'est souvent dans la phase relâcher que l'attaque survient. Dans la plupart des cas le leurre est pris par le travers. Il faut toutefois être vigilant jusqu'à la sortie du leurre car il arrive fréquemment qu'un poisson suive sur toute la coulée et ne se décide à mordre que lorsque la proie tente de lui échapper donc à la sortie de la mouche de l'eau. Pour couvrir des zones plus profondes on peut utiliser des leurres plus lestés ou (et) additionner en pointe de soie, un bas de ligne plus ou moins plongeant. Le montage de plusieurs cannes avec des soies de différentes densités est conseillé pour la pêche en bateau.

Les leurres de fond à tête flottante style boobies dans la rubrique des extravagances, la conception et l'utilisation d'un très gros Boobie peut décider un beau brochet à mordre. La difficulté majeure sera de trouver un équilibre avec la taille maximum que l'on pourra donner au leurre et la force de la soie plongeante pour l'emmener au fond dans des délais respectables. Là encore l'utilisation de lapin donne la mobilité souhaitée, même pendant les phases d'arrêts. L'action de pêche consiste au quadrillage des zones profondes (2 à 4 m). En été, lorsque l'étiage et le réchauffement des couches superficielles ont amené le brochet à plonger vers la fraîcheur ou en hiver où le gel des surfaces produit le même mouvement. Comme pour la truite, la récupération du leurre doit être très lente et irrégulière. Deux ou trois petites tirées sèches pour brasser l'eau et alerter le prédateur, suivies d'un arrêt plus ou moins long, pour laisser remonter le Boobies. La touche peut être discrète. Il faut ferrer énergiquement, à la moindre anomalie ou sensation de lourdeur, décelée en cours de la récupération.

La mise au sec

BrochetL'utilisation d'une épuisette de taille standard n'est pas nécessaire pour les sujets de taille moyenne, et est inadaptée pour les plus grosses prises. Les modèles à large ouverture utilisés pour les carpistes ou les saumoniers pourraient nous convenir, mais leur encombrement nous gâcherait rapidement la vie. La mise au sec d'un brochet peut aisément se faire à la main. Les sujets de taille moyenne peuvent être échoués si l'on pêche de la rive et si la configuration de la berge le permet ou ...agrippé derrière la tête. L'échouage et la tenue par la nuque peuvent être simultanément utilisés lorsqu'ils sont envisageables. Pour la tenue par la nuque il suffit de présenter la main librePrise d'un brochet à la main sur le dos du poisson et serrer entre le pouce et les autres doigts là où la tête rejoint le corps. La main est en butée contre les opercules.  Attention, les doigts ne doivent pas pénétrer dans les ouïes pour ne pas blesser le poisson si l'on désire le relâcher et pour ne pas se blesser soit même. Cette prise est sure, et il n'est pas nécessaire de serrer trop fort. Il faut surtout s'appliquer à ne pas trop comprimer la cavité abdominale du poisson, afin ne pas endommager d'organes vitaux et de faciliter ainsi, la remise à l'eau dans les meilleures conditions, des sujets relâchés. Le port de gants de cuir, style manutention est conseillé pour cette manœuvre. La prise en main avec les doigts enfoncés dans les orbites est également sure, mais à proscrire si l'on souhaite gracier le poisson. Pour soulever les plus gros sujet lorsque la prise par la nuque n'est plus possible, la prise sous le menton offre une solution alternative, efficace. La partie charnue formant la liaison en la mâchoire inférieure et le ventre constitue une prise solide ne présentant pas de danger pour le poisson. Là encore le port de gants de protection est recommandé pour éviter quelques égratignures désagréables aux doigts. Cette prise permet aussi, lorsque le poisson se retrouve poser à plat et sur le dos, de lui ouvrir aisément la gueule, en redressant fermement le poignet, paume en appuie sur la gorge. La récupération du leurre se fait de l'autre main avec une pince à bec long ou un clamp de chirurgien. L'accès au leurre se fera par la gueule, ou par les ouïes que cette manœuvre aura ouvertes en grand.